Tasse de café à la main, accoudée contre le bureau de son autre bras et le regard las, Louise regardait Yann. Qu'est-ce qui pouvait bien susciter une telle expression sur le visage de la jeune fille ? Qu'est-ce que son ami avait-il encore fait ? Mais surtout, pourquoi buvait-elle un café à 22 heures du soir ?! Trop de questions mais pourtant une seule réponse : le grimoire.

GENERIQUE JEAN PIERRE

Tout avait commencé le jour, lors d'une de ses explorations habituelles, la demoiselle avait récupéré un énorme livre rempli de recettes, sorts et autres sorcellerie du même genre. A vrai dire, le grimoire était posé dans un carton mis en évidence sur le bureau privé de la bibliothécaire de la ville. Nul besoin de dire pourquoi ou comment Louise était parvenue jusque là mais, la simple vu de la note "à jeter" sur le carton avait motivé la coréenne à dérober l'objet fourbement et à s'enfuir aussi furtivement qu'elle n'était arrivée. Ses gênes asiatiques étaient bien authentiques, elle était aussi efficace qu'un ninja mais là n'est pas le sujet. Ce fut en feuilletant le grimoire sur le chemin du retour qu'elle réalisa tout le génie incompris de ce livre et elle ne put ne songer qu'à partager cette découverte avec Yann. Ce dernier raffolait de ce genre d'ouvrage mais son manque de talent évident et sa pauvreté l'empêchait régulièrement de s'emparer des merveilles de ce genre. Heureusement que Louise était là pour rattraper le coup. 

La suite, nous la connaissons tous : après un THE FLOOR IS désastreux pour le nez du Master of stupidity, sa compère lui avait partagé sa découverte, emballant de suite le garçon désireux de laisser son génie et ses folles envies s'exprimer au travers de sorts. Yann deviendrait-il une crêpe ce soir ?

PAUSE PUB

MANGEZ DES RAVIOLIS, C'EST LE REPAS IDEAL POUR LES ETUDIANTS OU POUR SI VOUS ETES PAUVRES EN PLUS VOUS NE SAVEZ PAS SI VOUS MANGEZ DE LA VACHE, DU CHEVAL, DU RATON LAVEUR OU VOTRE MERE

FIN PUB

Les deux s'étaient donc donnés rendez-vous dans leur laboratoire maléfique secret. Une vieille salle au fond d'un couloir inaccessible pour le commun des mortels sauf pour Louise (cf. ninja style) (et Yann du coup). D'une salle poussiéreuse immonde et puante, l'équipe de choc de C'est du propre avait fait un réel miracle en vidant tous les immondices et en refaisant briller de milles feux le lieu de plus Valérie Damidot avait aussi participé à la mission puisqu'à présent des beaux meubles remplissaient l'espace. Entre des rideaux volés au dortoir, un bureau étrangement disparu d'une salle de classe, des chaises de la cantine manquantes et même un des canapé de la salle de repos s'étaient soudainement évaporés durant une sombre nuit d'hiver. Les coupables se reconnaîtront. En réalité l'espace ressemblait à une sorte de laboratoire secret utilisé à des fins sordides, surtout dans la situation de Yann. Louise se contentait d'être spectatrice des expérimentations abracadabrantesque de son ami bien qu'elle appréciait y mettre sa touche de temps à autre. 

Nous revenons donc à là où nous en étions au tout début avant ce flash back intense. La demoiselle sirotait son doux élixir de reviviscence tout en observant Yann, à deux pas d'elle. Le grimoire était grand ouvert sur le bureau, une sorte de fumée s'évaporait sur le côté du bureau tandis que une lumière traversait cette brume pour éclairer l'ouvrage. Oui, c'était pour le show et se faire plus de sensation, et alors.  

"Bon, tu as trouvé la recette pour devenir une crêpe ou alors il n'y a que des rituels sataniques ou comment transformer une grenouille en prince charmant ?", soupira Louise en étouffant un classieux rot.

Il était une fois...
Non vous savez quoi ? Ce genre d'introduction est trop commune pour mon illustre personne. Alors les amis, on se retrouve aujourd'hui dans un petit labo cocooning de l'effet le plus cosy car sans en rajouter, il sent le vol.
Comment ça le vol ? Alors laissez moi vous conter la merveilleuse histoire du laboratoire abandonné, puant, mal odorant, agressif pour le nez qui a été recueilli par une bonne samaritaine et un bon samaritain. 
En fait, vous voyez, être un filou qui se cache partout (enfin surtout Louise puisque moi me cacher ça fini toujours par "Je t'ai trouvé !") c'est bien beau mais être SDF c'est plutôt énervant comme situation sociale. On pue, on a un chien dont on peut même pas s'occuper et on a froid. Alors un jour, ma très chère traîtresse a réussi à trouver un labo abandonné.
Bon au départ, on ne vous le cache pas, les travaux de rénovation ont été dur. Mais du coup, pourquoi suinterait il le vol ? 
Soyez un peu futé ! Nous avons volé tous les meubles de cette pièce dans des autres parties de l'école. Enfin, c'est plus Louise que moi. Il paraît que c'était pas safe de cacher les objets odieusement dérobés par nos personnes dans la cours derrière un arbre en attendant la nuit. Bien que je trouve mon idée sous-côté, j'ai laissé Louise faire, elle se moins choper que moi.

Donc cette nuit, nous sommes dans notre labo haute technologie tout confort pour créer un plan des plus diabolique mes amis. Et oui, le campus pensait être tranquille mais ils n'ont jamais trouvé la tanière pour nous faire stopper toutes activités de fifou. 
Mais aujourd'hui, aujourd'hui chers humains ! Nous sommes réunis pour créer des choses ! Avec cette fumée artificielle du plus bel effet avec mon teint, nous découvrons enfin les pages de ce magnifique grimoire de magie noire, récupéré par les soins de la coréenne.

"Alors non, je suis parti à la page des C, comme un dictionnaire, mais il n'y a pas de délicieuses recettes pour faire les parfaites crêpes. Ce qui, sans être insultant, est honteux." Je m'offusque, en voyant mon rêve de devenir une crêpe s'envoler.

Je fais tourner la fumée pour donner à ma silhouette une aura plus machiavélique et je ricane sournoisement mais comme au même moment j'ai avalé ma salive comme un débutant, j'ai toussé sur le livre, lui laissant de magnifique petit postillon imbibé de morve dessus. J'essuie ça vite fait, laissant cette fois ci des taches de salives sur la manche de mon beau petit pull. Je reprends donc ma mise en scène.

"CEPENDANT ! J'ai trouvé la page qui a révolutionner le campus. Je dirais même plus ! L'univers !" Je me racle la gorge, la fumée ça fait quand même mal. "Laisse moi me préparer, tu vas voir c'est époustouflant ! Merveilleux ! Fabuleux ! Révolutionnaire !" 

Je me prépare en sautant un peu sur le sol et secoue mes mains. Je me penche sur le livre pour bien lire les inscriptions et éviter de me tromper dans l'incantation. Je regarde Louise dans les yeux et je prononce la phrase très simple: "Ô Kjivi Stivi mi Lajkg Teji ksava !". 
Une épaisse fumée se forme autour de moi mais, je me ramasse par terre. La vache, c'est plus lourd que prévu. Je me relève triomphant et montre cet oeuvre à Louise.

"Mate ça ! J'ai des seins Louise ! Et du 95 D ! REGARDE COMMENT JE SUIS BELLE !" Je commence à sauter. "Ca rebondit super bien ! C'est tellement génial ! Je suis un homme avec des seins sans pour autant être gros ! Aller dis le, ça va révolutionner l'univers ce truc." 

Je pose triomphalement devant le grimoire, mes seins nouvellement nés posant triomphalement à la place de mon torse. 

"Avoue tu es jalouse, je suis mieux gaulé que toi."

Louise d'approche de moi telle une hyène, je veux me protéger, assuré qu'elle est jalouse de mon merveilleux 95D puis elle sort que sa poitrine est comme un iceberg. Bien que la comparaison soit salace, je me mets à imaginer des seins presque entièrement à l'intérieur. La vache, ça doit faire mal, ils écrasent les poumons.
C'est pas vraiment pratique pour respirer et du coup rester en vie. Je prends un air désolé face à cette horrible vie que doit subir Louise jusqu'à ce qu'elle me tape les seins. 
Que- MAIS. ELLE VIENT DE PORTER ATTEINTE A MON INTÉGRITÉ PHYSIQUE ! Je suis indigné ! Outré ! Scandalisé ! Révulsé ! Je pose ma main sur le haut de ma poitrine, affichant un air offusqué. 

"Non seulement tu me violes mais en plus tu oses insulter ma magnifique poitrine. Je suis déçu de toi. Je vais appeler SOS femme battue. Je me sens souillé..." Je dégaine mon portable mais un peu trop violemment et il valse contre une étagère. "Ah bah merde."


J'allais pour ramasser mon portable mais Louise me pousse nonchalamment sur le côté pour tester le grimoire. Inquiété par le sort terrible de mon portable je ne prends pas le temps de répliquer. De toute façon, elle verra bien quand les services d'aides débarqueront pour la punir. Ma précieuse poitrine... 
Je me relève juste à temps pour entendre l'asiatique prononcer sa formule magique mais je ne remarque pas de différence. Se serait-elle trompée ?! Elle va être maudite ! A jamais ! Satan va ven-

"C'est vraiment lourd les couilles." 

Oh. 
Donc Satan ne sera pas de la partie. C'est vraiment nul. J'affiche un air déçu tout en hochant la tête à la remarque pertinente de Louise. Nous sommes tellement transgenres que même les transgenre eux-mêmes nous appellent maître. Puis un cri de douleur survient à mes oreilles, il est arrivé un grand malheur à Louise. 

"Bahahaha ! PAN DANS TES DENTS ! MES SEINS SE VENGENT DE L'AFFRONT QUE TU LEUR AS FAIT !" Je m'exclame en mettant un coup sur ma poitrine, fier de mon 95D.

Elle prononce la formule d'inversion. 

"Evidemment que j'ai raison. J'ai toujours raison. De toute façon, les médias le savent, ils censurent les seins pour cette seule raison. Mais nous savons." Je souris en baissant la tête vers ma poitrine. "J'ai envie de pleurer face à cette beauté." 


Je lâche un subtil "Bouhou" avant de me repositionner devant le grimoire. Je me penche pour tourner les pages puis je me tourne vers Louise.

"Tu crois que la magie noire ça peut faire parler les chaises ? Genre t'as jamais voulu entendre ce que voulait dire une chaise par rapport au fait qu'on met nos grosses fesses sur elles tout les jours ?" Je prends une chaise dans les mains et la soulève haut dans le ciel. "Révoltez vous chaises ! Formez un syndicat pour que vous soyez plus respectées ! Sauvez l'humanité !" Je la repose bruyamment sur la sol. "Un truc dans l'genre tu vois ?" 


Je tapote gentiment la chaise pour ne pas qu'elle me tue au cas où et je reprends ma lecture avant de tomber sur un truc plutôt intéressant. Je ricane, et cette fois en faisant bien gaffe de pas cracher mes poumons dessus.
Je pose mes mains à plat sur le livre et je récite la formule. Je me tourne vers Louise juste après et une trombe d'eau lui tombe dessus.

"TADA ! Quelle magnificence !" Je soulève mes seins en me cachant derrière tout en rigolant, je prends une voix grave. "Humaine, tu payes pour tes péchés. Soit prudent à l'avenir ou le 95D viendra pour toi pour t'emmener en enfer."